ADRESSE À CEUX QUI M’ONT OFFENSÉ

ADRESSE À CEUX QUI M’ONT OFFENSÉ

Cette séquence électorale aura agi comme le révélateur de la terrible vérité d’un tournage de « life réality ».

Parce que j’ai osé prendre à revers leurs illusions, parce que j’ai osé dire avec quelques jours d’avance l’impasse où conduisait leur politique suicidaire, je me suis aliéné plusieurs de mes amis.

Non, je ne dirai pas que je m’en moque pour me donner avec des airs de forfanterie la force de supporter cette malédiction. Je ne m’en moque nullement et je regrette chacun d’eux ou elles. Mais à supposer que je me trompe, que j’aie tort, était-ce une raison suffisante pour me rejeter sans ménagement, pour ne plus vouloir m’entendre, pour me demander, comme l’a fait un d’entre eux, de ne plus lui envoyer « mes torchons » ?

Des torchons, pensez un peu, mes articles de qualité dont certains pourraient figurer aux cours de science po si ceux-ci n’étaient pas voués à la seule défense du système. C’est cela le désastre à mon sens, ce refus du débat et de la réflexion. Ce déni de la raison. J’avais quelques amis que je considérais comme le dessus du panier, précisément pour ce que je croyais être leur libre arbitre, leur sens de la réflexion et de la critique, et je me retrouve tout à coup avec des butors qui s’enferment dans leurs certitudes, qui se cachent les yeux pour ne point voir et se bouchent les oreilles pour ne point entendre.

Non mes amis, ce n’est pas vous ces êtres frustres, qui se ferment aux lumières de la raison. Ce n’est pas vous, je rêve. On en fait de singuliers cauchemars sous le règne de notre Néron. Non ce n’est pas vraiment vous mais probablement de simples hologrammes peut-être ? Vous allez échapper à la nuit de cet enfermement, Vous allez me revenir à nouveau ouverts et intelligents.

Je ne m’en moque pas, mais ni la douleur ni les regrets ne me feront taire. Je sais qu’un jour, quand bien même vous ne l’avouerez pas, fierté oblige, vous regretterez de ne pas m’avoir prêté au moins une de vos deux oreilles. Il sera peut-être déjà bien tard et cela ne servira plus à rien qu’à insinuer un rayon de tristesse supplémentaire dans mon cœur calciné. Mais qu’importe, je me tordrai les doigts, je raclerai des dents, je me mordrai les lèvres, mais je ne céderai rien, car c’est mon droit le plus absolu d’avoir des idées et de les défendre et ce devrait être votre devoir à défaut de les partager au moins de ne pas refuser de les entendre.

Où donc est la liberté de conscience, d’expression, d’opinion si chaque fois que vous formulez une idée différente, un désaccord, on vous renvoie avec brutalité dans les cordes de la raison (que dis-je, de la déraison) : « facho, poutiniste, trumpiste, antivax, complotiste, R hainiste, transphobe, etc. » ?

Je conteste la stratégie (mais peut-on appeler stratégie la réaction du lévrier qui s’élance derrière un leurre ?) suicidaire qui ne peut conduire qu’à se compromettre une nouvelle fois avec Macron et donc à trahir les intérêts de classe des travailleurs et des couches populaires, et me voilà sitôt « allié de Le Pen » (facho…).

Je soulève un problème d’éthique humaine et médicale, celui du « transgenrisme » et un camarade que je tenais pour quelqu’un d’ouvert et d’intelligent, me précipite aussitôt dans les enfers de Dante, me voilà déjà SS, gardien de camps pour Juifs, communistes, tziganes, homosexuels, et mise à jour moderne, « transgenre ».

Y a-t-il donc des problèmes sociétaux dont il serait interdit de débattre ?

Non camarades, vous ne vous grandissez pas de la sorte.

Oui camarade par cette attitude de rejet d’autrui, d’incapacité à entendre l’autre, vous actez votre faillite et validez la trajectoire qui vous destine, si vous ne la corrigez pas, aux oubliettes de l’Histoire.

Peut-être partirai-je prochainement, triste et frustré, au nombre de ceux à qui l’Histoire a refusé de rendre raison. Mais je partirai fier de ma constance et de ma cohérence, même si cela ne sert plus à rien, et sûr que la vérité enfin sortie du puits régnera un jour sur la terre. Qu’importe alors si le grain de sable que je fus, mêlé aux milliards d’autres de la dune de l’histoire humaine, disparaîtra de la mémoire à jamais. Il n’en aura pas moins contribué à faire tourner la roue.

Bien sûr je vous pardonne, moi le philanthrope qui a appris à aimer l’Humanité, dans ses grandeurs comme dans ses faiblesses. Et je n’exige pas même de vous des actes de contrition. Si je vous tance c’est parce que je vous aime malgré vos petitesses.

La réalité se chargera bientôt de tempérer vos jugements.

Patrick Seignon
lavoiedessansvoix.infoinfo
Mercredi 10 juillet 2024

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