Choc à Gaza : Double frappe sur l’hôpital Nasser — 20 morts dont des journalistes, guerre condamnée

Choc à Gaza : double frappe sur l’hôpital Nasser — 20 morts dont 5 journalistes, la communauté internationale réclame justice

Le 25 août 2025, une double frappe israélienne a touché le complexe hospitalier Nasser à Khan Younis (sud de Gaza), faisant au moins 20 morts, dont cinq journalistes et plusieurs secouristes selon des sources concordantes. L’armée israélienne évoque un « tragique accident » et dit viser une caméra du Hamas, tandis que l’ONU, des ONG et des rédactions exigent une enquête indépendante. Le lendemain, un raid diurne à Ramallah (Cisjordanie) a blessé des civils, illustrant une escalade qui alimente des accusations d’exactions et de possibles violations du droit international humanitaire.

  • Date : 25 août 2025 (Gaza) ; 26 août 2025 (Ramallah).
  • Bilan à Nasser : ≥ 20 morts, dont 5 journalistes ; dizaines de blessés.
  • Version israélienne : cible associée au Hamas ; « mishap » (accident) en cours d’enquête.
  • Réactions : ONU, rédactions, ONG → demandes d’enquête crédible et de reddition de comptes.
  • Contexte : Système de santé à l’agonie à Gaza ; tensions exacerbées en Cisjordanie.

Contexte immédiat : un système de santé à bout de souffle

Depuis fin 2023, la bande de Gaza vit l’une des crises humanitaires les plus graves de son histoire contemporaine. Les structures hospitalières font face à une surcharge chronique, au manque d’équipements, à la rareté des consommables médicaux et à la fragilité des réseaux d’oxygène, d’eau et d’électricité. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a alerté à plusieurs reprises sur la nécessité de protéger les établissements hospitaliers, en citant explicitement le Nasser Medical Complex comme l’une des dernières structures de référence encore en activité au sud de la bande. Voir : alerte OMS du 5 juin 2025.

Au-delà de Gaza, la situation en Cisjordanie s’est aussi dégradée : opérations militaires élargies, incursions en zone urbaine, heurts fréquents, ainsi que des violences impliquant des colons. Ces dynamiques parallèles nourrissent la perception d’une spirale d’exactions et renforcent les inquiétudes sur l’état de droit, la protection des civils et l’avenir des institutions palestiniennes.

Ce que l’on sait de la double frappe à l’hôpital Nasser

Chronologie probable des événements

Le 25 août 2025, deux frappes quasi successives ont touché des zones distinctes du complexe Nasser à Khan Younis. Selon les premiers récits, une première frappe aurait atteint les niveaux supérieurs de l’hôpital, suivie d’une seconde frappe qui a frappé une zone externe alors que journalistes et secouristes convergeaient. Les agences internationales et médias indépendants, dont Associated Press et Reuters, décrivent cette tactique comme un « double-tap » — un schéma déjà documenté dans d’autres conflits et considéré comme particulièrement dangereux pour les sauveteurs et les témoins.

Bilan humain

Le bilan provisoire fait état d’au moins 20 morts, dont cinq journalistes et plusieurs secouristes. Au-delà des décès, de nombreux blessés ont été recensés. Ces éléments viennent des dépêches convergentes de AP et Reuters. Des précisions additionnelles et des identités de victimes sont en cours de confirmation par les rédactions concernées.

Hôpital Nasser à Khan Younis, Gaza — dégâts suite à une double frappe, 25 août 2025
Hôpital Nasser (Khan Younis) — Dégâts signalés après deux frappes le 25 août 2025. Image illustrative.

Ce que dit l’armée israélienne

Les autorités israéliennes évoquent un ciblage d’équipement du Hamas (notamment une caméra de surveillance) et parlent d’un « tragique accident » (mishap), annonçant l’ouverture d’une enquête interne. Voir les déclarations rapportées par Reuters (déclarations de B. Netanyahu) et le cadrage opérationnel décrit par AP (contexte militaire).

Positions officielles, réactions et demandes d’enquête

L’ONU, des ONG et de nombreuses rédactions ont appelé à une enquête indépendante, transparente et crédible, estimant que les investigations internes annoncées par Israël n’ont jusqu’ici pas offert de résultats ni de mesures de responsabilité à la hauteur des enjeux. Voir notamment la couverture du Guardian sur la demande de justice de l’ONU (26 août 2025) et les mises en garde répétées quant au caractère double-tap de l’attaque.

Du côté des médias, des groupes comme Reuters et l’Associated Press ont formellement demandé des explications détaillées. Plusieurs organisations de défense de la presse ont rappelé les obligations des parties au conflit vis-à-vis de la protection des journalistes et de leur droit à couvrir les événements sans être pris pour cibles. Les échanges officiels en cours seront déterminants pour établir une chronologie techniquement étayée, l’armement effectivement utilisé et l’évaluation de la proportionnalité.

Parallèlement, des protestations en Israël — notamment autour des négociations pour un cessez-le-feu et la libération des otages — accentuent la pression politique intérieure, tandis que la scène internationale débat de sanctions et de la suspension de transferts d’armes dans l’attente de résultats tangibles. Voir le fil Guardian (live, 26 août 2025).

Ce que dit le droit international humanitaire

Les hôpitaux et installations médicales bénéficient d’une protection spéciale au titre du droit international humanitaire (DIH). Ils ne peuvent être pris pour cible sauf s’ils sont utilisés à des fins militaires et après avertissement resté sans effet. Toute opération doit respecter les principes de distinction (séparer objectifs militaires et civils), proportionnalité (ne pas causer de dommages excessifs aux civils au regard de l’avantage militaire attendu) et précaution (choisir les moyens et méthodes pour minimiser les pertes civiles).

Dans le cas d’un « double-tap » (deuxième frappe visant une même zone peu après la première), la vulnérabilité des secouristes et journalistes appelle une attention particulière en matière de proportionnalité et de précaution. L’établissement des faits (nature exacte des cibles, type de munitions, délais entre frappes, trajectographie, signaux d’alerte, présence d’équipements militaires) sera central pour qualifier juridiquement l’événement.

Incidents récents en Cisjordanie : focus sur Ramallah

Le 26 août 2025, des incursions de l’armée israélienne à Ramallah — siège de l’Autorité palestinienne — ont entraîné des blessés, selon des bilans préliminaires du Croissant-Rouge et d’agences internationales. Voir AFP via Al-Monitor (26 août 2025) et Al Jazeera (26 août 2025).

Ces opérations s’inscrivent dans une tendance d’intensification des raids en Cisjordanie en 2024-2025, avec des conséquences directes sur les populations civiles (blessures, destructions, arrestations) et des frictions accrues entre forces de sécurité, militants armés et colons. Elles nourrissent un sentiment d’érosion de l’ordre public et d’affaiblissement des structures administratives locales.

Impacts humanitaires et risques d’escalade

Un système sanitaire en état critique

La frappe contre Nasser Hospital a une résonance symbolique et opérationnelle : elle cible l’une des dernières plaques tournantes de la chirurgie lourde et des soins d’urgence au sud de Gaza. Chaque perte d’infrastructure, chaque blessure sur le personnel soignant, chaque panne électrique ou rupture d’oxygène se traduit par des vies supplémentaires en danger au-delà du bilan immédiat. L’OMS en a appelé à la protection urgente de ce complexe, voir communiqué du 5 juin 2025.

Atteintes présumées et mobilisation internationale

La mort de journalistes en exercice est de nature à déclencher des enquêtes spécifiques au sein des rédactions, des associations professionnelles et d’organisations internationales. Les demandes de réexamen des exportations d’armement, de sanctions ciblées et de mécanismes d’accountability se multiplient, comme le documentent divers canaux diplomatiques et médiatiques. Voir par exemple le fil en direct du Guardian (26 août 2025).

Escalade régionale : un risque toujours présent

La combinaison d’opérations à Gaza et de raids en Cisjordanie alimente le risque d’une déflagration plus large. Les cycles de représailles, les contraintes humanitaires extrêmes et la fragmentation des acteurs sur le terrain compliquent tout processus de désescalade durable. Les efforts diplomatiques (appels au cessez-le-feu, relance des discussions sur les otages et l’accès humanitaire) demeurent essentiels mais fragiles.

Zones d’incertitude et points à surveiller

  • Résultats d’enquête : la crédibilité dépendra de l’accès aux preuves (fragments, trajectoires, imagerie, communications) et de la transparence des méthodes.
  • Qualification juridique : la détermination d’une violation du DIH implique d’établir le statut de l’objectif, l’évaluation de la proportionnalité et les précautions prises.
  • Situation hospitalière : capacité de Nasser à rester opérationnel (salles d’opération, traumatologie, soins intensifs, oxygène, transferts).
  • Cisjordanie : ampleur et fréquence des incursions à Ramallah et ailleurs ; rôle des colons et effets sur les institutions locales.

FAQ – Questions fréquentes

1) Qu’est-ce qu’une « double frappe » (double-tap) ?

C’est une tactique consistant à effectuer une seconde frappe peu après la première, sur une zone proche ou identique. Elle augmente le risque pour les secouristes, journalistes et civils qui accourent après la première explosion.

2) Les hôpitaux peuvent-ils être des cibles légitimes ?

En DIH, les hôpitaux sont protégés. Ils ne perdent cette protection que s’ils sont utilisés à des fins militaires, et après avertissement resté sans effet. Toute frappe doit respecter distinction, proportionnalité et précaution.

3) Quelles sont les principales demandes de la communauté internationale ?

Une enquête indépendante, l’accès humanitaire sécurisé, la protection des journalistes et des soignants, ainsi que des mécanismes de reddition de comptes.

4) Que sait-on des incidents en Cisjordanie ?

Des incursions à Ramallah le 26 août 2025 ont fait des blessés selon des bilans préliminaires (Croissant-Rouge, AFP, Al Jazeera). La tendance observée en 2024-2025 renforce l’idée d’une escalade et d’une pression accrue sur les populations civiles.

5) Quelles suites attendre ?

Les résultats d’enquête et l’attitude des partenaires internationaux (armes, sanctions, diplomatie) seront décisifs, de même que la capacité des structures de santé à Gaza à rester fonctionnelles.

Sources et références (dernière consultation : 26 août 2025)

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